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Comment bien intégrer les TIC?

Dans le cadre de ce cours, nous avons tous fait des projets intégrant les technologies de l’information et de la communication (TIC). Dans les écoles primaires, trop souvent, les enseignants croient utiliser les TIC lorsqu’ils intègrent des ordinateurs et des tablettes électroniques. Certains enseignants pensent aussi que les élèves savent faire un bon usage des TIC comme ils sont nés dans l’aire des technologies. Cependant, pour bien intégrer les TIC, il faut aller au-delà de la simple présence d’appareils électroniques.

 

Un chercheur en enseignement a fait un intéressant article pour expliquer comment bien intégrer les TIC en enseignement. Il faut :

- Varier les modalités

- Développer des compétences de résolution de problème

- Améliorer la mémorisation

- Faciliter l’apprentissage individuel

- Encourager la collaboration

- Développer un système de gestion de l’apprentissage

- Préparer les étudiants pour l’avenir

- Aider les enseignants à atteindre les étudiants

- Collaborer avec d’autres enseignants (Duquesnoy, 2018)

 

En somme, il est important de bien planifier ce qu’on veut enseigner avec l’usage des technologies. Il faut apprendre aux élèves comment bien utiliser les technologies et les faire apprécier l’usage pédagogique des TIC. Il faut aussi préparer des activités au niveau des élèves. Dans la planification de nos activités, on doit différencier l’enseignement pour tous les niveaux des élèves tout comme dans les autres matières comme le français et les mathématiques. Il faut que ce soit un défi pour eux, sans que ce soit une tâche trop grande pour eux. Par ailleurs, les élèves doivent avoir la chance de collaborer et travailler individuellement en utilisant les technologies de l’information et de la communication. (Duquesnoy, 2018)

 

Toujours dans le but de bien intégrer les TIC en classe, Margarida Roméro, chercheuse au Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) de l'Université Laval et son équipe ont écrit un article intéressant sur l’usage des technologies de l’information en classe. Margarida Romero décrit cinq niveaux liés à l’usage des technologies. Bien entendu, en classe, il faut atteindre les derniers niveaux afin d’en faire un bon usage pédagogique. Voici ce qu’elle explique pour appuyer le fait qu’il ne faut pas seulement apporter un nombre quelconque d’appareils technologiques : « Nous ne pouvons pas attribuer aux technologies numériques (TNI, tablette…) ou analogiques (craie, crayons…) la capacité d’améliorer les apprentissages sans tenir compte de la situation d’apprentissage et de son contexte. Pour Jeremić et collaborateurs (2011), la situation d’apprentissage comprend (1) l’activité d’apprentissage ; (2) les ressources éducatives utilisées au cours de l’activité d’apprentissage ; (3) les acteurs impliqués (apprenantes, enseignantes, expertes); (4) le moment durant lequel l’activité se déroule et, en cas d’intégration des TIC (5) les technologies intégrées. » (Romero, 2015)

 

Cela appuie l’idée que l’utilisation des technologies n’est qu’un seul aspect d’une situation d’apprentissage. Autour de cela, il s’articule bien d’autres aspects essentiels pour faire des technologies un usage pédagogique. Bref, pour en tirer tous les avantages, il faut s’assurer que tous les autres éléments soient présents.

 

Les 5 niveaux d’usage des technologies

Comme c’est expliqué précédemment, selon Romero, il y a cinq niveaux dans l’usage pédagogiques des TIC : « Nous identifions cinq niveaux d’usages pédagogiques des TIC. Les cinq niveaux se situent sur un continuum allant du simple au plus complexe et reflétant les processus sociocognitifs dans lequel peut être engagé l’apprenante : (1) la consommation passive, (2) la consommation interactive, (3) la création de contenu, (4) la cocréation de contenu et (5) la cocréation participative de connaissances orientée vers la compréhension ou la résolution de problèmes partagés par la classe conçue comme une communauté d’apprentissage. » (Romero, 2015)

 

Toujours selon Romero, les deux premiers niveaux, la consommation passive et la consommation interactive, décrivent un usage des TIC de type « consommation » c’est-à-dire qu’autour de l’élève il y a des outils technologiques comme les exerciseurs mathématiques. Au troisième niveau, la création de contenu, il y a la créativité qui émerge comme la production d’un texte ou d’un vidéo en lien avec un projet individuel, en équipe ou avec la classe. Finalement, les deux derniers niveaux d’usages pédagogiques des TIC, la cocréation de contenu et la cocréation participative de connaissances orientée vers la compréhension ou la résolution de problèmes partagés par la classe conçue comme une communauté d’apprentissage, les élèves sont réellement dans une création de contenus qui implique les connaissances apprises et leur créativité individuelle ou en équipe. Ces niveaux nécessitent une compréhension d’un problème complexe et les réponses liées à celui-ci.  On peut aussi parler d’une collaboration sur un problème de la vie courant entre des élèves et des acteurs de la communauté, la « cocréation participative de connaissances orientée vers la résolution de problèmes ». (Romero, 2015)

Les niveaux de Moersch

Dans l’œuvre de Moersch, Levels of technology implementation: A framework for measuring classroom technology use 1995, l’auteur fait l’explication des usages technologiques en classe selon sept niveaux. Le niveau zéro est le « non utilisateur ». Ici, les enseignants manquent de ressources, de temps ou d’accessibilité aux technologies. Cet enseignent a peu d’outils voir seulement une imprimante, photocopieuse, un tableau, un projecteur, etc. Au premier niveau « conscience », l’enseignant utilise les ordinateurs par exemple. Cependant, il utilise peu d’applications technologiques et elles ne sont pas intégrées à ses enseignements. Au deuxième niveau, c’est l’ « exploration », c’est-à-dire que les technologiques sont ajoutées aux enseignement comme des jeux éducatifs, des vidéos, des exerciseurs etc.   Le troisième niveau d’intégration des technologies « infusion », il y a l’apparition de plus et plus souvent de technologies dans les enseignements comme les calculatrices, les applications avec plusieurs médias, le courrier électronique, etc. Au quatrième niveau « intégration », les technologiques sont dans les enseignements pour offrir un contexte plus grand et signifiant aux élèves. C’est dans le but de faire comprendre des notions, des sujets et des processus pertinents en utilisant, par exemple, plusieurs médias, le courrier électronique, le traitement de textes, etc. L’enseignant peut aussi faire résoudre des problèmes liés au à un projet ou à une notion précise. Le cinquième niveau « développement »: l’utilisation des technologies se fait aussi l'extérieur de la classe en utilisant des applications technologiques pour être en relation avec des entreprises d'affaires, gouvernementales ou des agences. Les élèves sont dans le résolution de problèmes et l’enseignant leur permet de faire des activités en lien avec la notion ou le projet. Le sixième niveau est celui du « perfectionnement » où la technologie est utilisée dans la production ou l’invention de quelque chose. L’outil technologique aide les élèves à résoudre des problèmes liés à la réalité. Finalement, les élèves ont développé les capacités pour aller chercher et comprendre une grande variété d’outils technologiques. (Fournier, 2000)

 

 

Est-ce que les TIC motivent nécessairement les élèves?

En intégrant les technologies de l’information et de la communication en classe, on questionne souvent la motivation des élèves. Est-ce que les élèves sont plus motivés parce qu’il y a une tablette numérique ou un ordinateur en classe ? Margarida Roméro, chercheuse au Centre de recherche et d'intervention sur la réussite scolaire (CRIRES) de l'Université Laval et son équipe ont fait une analyse bien intéressante sur la motivation des élèves en utilisant les TIC. (Romero, 2015)

 

En utilisant les TIC en classe avec nos élèves, il y a des plus-values, c’est-à-dire des avantages à tirer sur nos enseignements en utilisant la technologie. Comme expliqué plus haut, il y a moins d’avantage lorsque les élèves utilisent les TIC dans les premiers niveaux parce que leur consommation est passive ou interactive. Cependant, les élèves peuvent être plus motivés durant ces périodes, mais cette motivation pourra disparaître après un certain nombre de temps parce que cette nouveauté technologique sera disparue. Si l’usage des technologies se fait dans la consommation passive et interactive, les élèves auront accès aux tablettes numériques, par exemple, pour écouter des vidéos, utiliser des applications. Il faut donc faire un usage pédagogique des TIC en les considérant comme des outils cognitifs et métacognitifs pour développer des connaissances individuelles et collaboratives. Bref, en enseignement, on doit viser davantage les niveaux supérieurs de l’usage des technologies de l’information et de la communication pour bénéficier de toutes les plus-values. (Romero, 2015)

 

© 2018 

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